L’Alouette est l’un des chefs-d’œuvre de Jean Anouilh, toujours habile à nous faire rire autant que réfléchir, à nous émouvoir et à nous émerveiller, à nous plonger dans une vieille histoire tout en nous parlant de notre époque. La vraie Jeanne d’Arc apparaît ici dans toute sa sainteté, son intelligence, son humour (attestés par les minutes du procès sur lesquelles Anouilh s’est abondamment appuyé). Et pourtant, c’est une jeune fille d’aujourd’hui que nous rencontrons – et quelle rencontre !

Pourquoi l’alouette ? C’est le chef anglais Warwick qui donne la réponse en essayant d’expliquer la défaite d’Orléans subie « contre toutes les lois de la stratégie » : « Ce qu’il y a eu, ayons l’élégance d’en convenir, c’est l’impondérable. Dieu, si vous y tenez, ce que les états-majors ne prévoient jamais. C’est cette petite alouette chantant dans le ciel de France, au-dessus de la tête de leurs fantassins. »